diumenge, 18 de juny del 2006

La question du statut a fait éclater la coalition de gauche à Barcelone


Le nouveau statut d'autonomie pour la Catalogne, sur lequel les Catalans se prononcent, dimanche 18 juin, est l'une des réformes majeures et sans doute la plus polémique de toutes celles engagées depuis deux ans par le chef du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero.

Le statut est le texte qui établit le partage des compétences entre la région autonome et le reste de l'Espagne. Chacune des 17 régions autonomes est dotée d'un statut. Ceux qui sont en vigueur aujourd'hui ont été adoptés lors de la transition démocratique qui a suivi la mort de Franco, peu après la Constitution de 1978. La plupart des régions ont engagé une mise à jour de leur texte fondamental.

Les partis catalans souhaitaient depuis longtemps obtenir de Madrid davantage de compétences et de moyens. Les conservateurs du Parti populaire (PP), traditionnellement plus centralisateurs, s'y opposant, il ne pouvait être question d'envisager cette réforme sous le gouvernement de José Maria Aznar. L'arrivée au pouvoir, en Catalogne, d'une coalition de gauche conduite par le socialiste Pasqual Maragall, associé notamment aux indépendantistes d'Esquerra republicana de Catalunya (ERC), en 2003, puis la victoire, un an plus tard, de José Luis Rodriguez Zapatero à Madrid ont changé la donne. Ce dernier s'était engagé, auprès des Catalans, à accepter, s'il était élu, de soutenir le statut qu'adopterait le Parlement catalan.

Le référendum a fait éclater la coalition de gauche qui dirige la Catalogne depuis trois ans, pour la première fois depuis la chute de Franco, et obligé les socialistes catalans à convoquer une élection régionale anticipée à l'automne. En effet, les indépendantistes d'ERC, pourtant partie prenante de la réforme tout au long de l'entêtante négociation conduite pendant plus de deux ans, ont in extremis, poussés par leur base, décidé d'appeler à voter contre le nouveau statut. Ils se trouvent dans le camp du non au côté de leur ennemi juré, le Parti populaire, qui conteste la constitutionnalité du texte et, en particulier, son préambule qui établit que la Catalogne se considère comme une "nation".

M. Zapatero, qui avait besoin des députés d'Esquerra pour compléter sa majorité relative à Madrid, a profité de la négociation catalane pour se concilier les nationalistes conservateurs de Convergence et Union, adversaires des socialistes à Barcelone. Il a gagné avec le statut une popularité au plus haut en Catalogne et un affaiblissement considérable du PP dans cette région, essentielle, avec l'Andalousie, pour obtenir une majorité à Madrid.

LE MONDE